Maladies oculaires

Publié le 20 février

Quelle est la différence entre une DMLA sèche et une DMLA humide ?

La Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge (DMLA) est une pathologie oculaire chronique et progressive, qui touche la macula, la zone centrale de la rétine responsable de la vision fine et des détails. Elle constitue aujourd’hui la première cause de malvoyance après 50 ans dans les pays industrialisés.

Comprendre les deux formes de la DMLA – sèche et humide – est crucial pour repérer les symptômes précocement, connaître les traitements adaptés, et préserver au mieux la qualité de la vision.

Qu’est-ce que la DMLA ?

La Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge se manifeste par une altération de la vision centrale, rendant difficile la lecture, l’écriture, ou la reconnaissance des visages. Elle évolue avec l’âge, notamment à partir de 55 ans, et concerne davantage les personnes ayant des antécédents familiaux, une alimentation déséquilibrée, ou une exposition excessive au soleil.

Deux formes cliniques existent : la DMLA sèche, plus lente, et la DMLA humide, plus agressive. Elles diffèrent par leur mécanisme, leurs symptômes et leur prise en charge.

DMLA sèche : qu’est-ce que c’est ?

La DMLA sèche (ou atrophique) résulte d’un amincissement progressif de la macula avec accumulation de drusen, petits dépôts jaunâtres entre la rétine et l’épithélium pigmentaire. Elle concerne près de 9 patients sur 10 atteints de DMLA.

La DMLA sèche présente plusieurs symptômes :

  • Vision centrale floue ou brouillée
  • Perte de sensibilité aux contrastes et aux couleurs
  • Difficultés à lire, écrire, reconnaître les visages
  • Parfois perception d’un flou ou d’une zone grise

Si vous constatez l’un de ces signes, prenez rendez-vous avec votre ophtalmologue pour un diagnostic. La progression est lente, parfois sur plusieurs années. Toutefois, dans certains cas, la DMLA sèche peut évoluer vers la forme humide, plus grave. Il n’existe à ce jour aucun traitement curatif, d’où l’importance du suivi régulier et de la prévention.

DMLA humide : quelle différence ?

La DMLA humide (ou exsudative) survient lorsque de nouveaux vaisseaux sanguins ,anormaux, se développent sous la rétine. Ces néovaisseaux sont fragiles et provoquent des fuites de liquides ou de sang, ce qui entraîne un œdème rétinien, une déformation des images, voire une perte rapide de la vision centrale.

La DMLA humide se distingue par :

  • Des métamorphopsies : lignes droites qui apparaissent ondulées ou déformées
  • L’apparition soudaine d’une tâche noire au centre du champ visuel (scotome)
  • Une diminution brutale de la vision centrale
  • Des difficultés à percevoir les détails, même avec des lunettes

Surveiller ces symptômes est crucial car sans traitement, la DMLA humide peut entraîner une perte irréversible de la vision centrale en quelques semaines. Toutefois, grâce aux thérapies modernes (notamment les injections intraoculaires), une stabilisation voire une amélioration de la vision est possible.

Diagnostic différentiel : repérer les formes de DMLA

Un diagnostic précis est réalisé par un ophtalmologue grâce à plusieurs examens :

  • Fond d’œil pour détecter les drusen ou anomalies vasculaires
  • OCT (Tomographie par Cohérence Optique) pour observer les couches rétiniennes
  • Angiographie à la fluorescéine ou au vert d’indocyanine pour visualiser les vaisseaux anormaux

Grille d’Amsler pour l’auto-surveillance des déformations visuelles à domicile

Traitements : quelles options ?

Traitement de la DMLA sèche

Pour la DMLA sèche, aucun traitement curatif n’est actuellement disponible. Toutefois, des compléments alimentaires spécifiques, riches en antioxydants, en zinc, en lutéine et en oméga-3, peuvent contribuer à ralentir la progression de la maladie. Ils sont prescrits en fonction de la sévérité et de l’évolution de la pathologie.

En parallèle, un suivi ophtalmologique régulier est indispensable pour surveiller les changements au niveau de la rétine et détecter à temps un éventuel passage à la forme humide.

L’hygiène de vie joue également un rôle fondamental, notamment à travers l’arrêt du tabac, une alimentation équilibrée et une activité physique adaptée.

Traitement de la DMLA humide

Pour la DMLA humide, les traitements ont considérablement évolué ces dernières années et permettent désormais de stabiliser, voire d’améliorer la vision dans de nombreux cas.

Le traitement de référence repose sur des injections intraoculaires d’anti-VEGF, administrées directement dans le vitré. Ces médicaments inhibent la croissance des vaisseaux sanguins anormaux et limitent les fuites responsables de l’œdème maculaire. Le protocole de traitement varie selon la réponse du patient, avec une fréquence d’injection ajustée au fil du temps.

Dans certaines situations particulières, d’autres méthodes comme la photothérapie dynamique ou le laser peuvent être envisagées. Une prise en charge rapide et un suivi rapproché sont essentiels pour maximiser l’efficacité du traitement et préserver le capital visuel.

En conclusion

La DMLA sèche et la DMLA humide sont deux formes bien distinctes d’une même affection oculaire, avec des conséquences majeures sur la vision centrale. Si la forme sèche est la plus fréquente et évolue lentement, la forme humide, bien que moins répandue, peut entraîner une perte de vision rapide et irréversible sans traitement. Un dépistage régulier chez l’ophtalmologiste, l’attention aux premiers signes, et l’adoption d’un mode de vie sain sont essentiels pour protéger sa vision.

Le rôle des spécialistes du Pôle Ophtalmologique Rambouillet est fondamental dans cette démarche : dépistage précoce, suivi personnalisé et traitements ciblés sont les meilleures armes pour ralentir l’évolution de la DMLA et préserver l’autonomie visuelle des patients.