Dermatochalasis

Avec l’âge, la peau des paupières perd progressivement en élasticité, ce qui peut entraîner un excès cutané au niveau des paupières supérieures, et plus rarement des inférieures. Ce phénomène, connu sous le nom de dermatochalasis, est principalement lié au vieillissement cutané.

Au-delà de l’impact esthétique, qui donne au regard un aspect fatigué et alourdi, cette pathologie peut également avoir des répercussions fonctionnelles. En effet, l’accumulation excessive de peau peut réduire le champ visuel, rendant certaines activités quotidiennes plus difficiles.

Quelle est la définition du dermatochalasis ?

Souvent confondu avec le ptosis, qui résulte d’un affaiblissement du muscle releveur de la paupière, le dermatochalasis correspond à un excès de peau au niveau des paupières supérieures et parfois inférieures. Ce relâchement cutané est causé par la diminution progressive des fibres de collagène et d’élastine, éléments essentiels au maintien de la fermeté de la peau. Fréquent chez les adultes d’âge mûr, il altère l’esthétique du regard en donnant une apparence fatiguée. 

Dans certains cas, lorsque l’excédent cutané recouvre partiellement l’œil, il peut limiter le champ visuel et nuire aux activités quotidiennes telles que la lecture ou la conduite.

Les causes du dermatochalasis

Le dermatochalasis résulte d’une combinaison de facteurs internes et externes qui affectent la structure et l’élasticité de la peau des paupières.

Facteurs héréditaires

Certaines personnes sont prédisposées génétiquement à développer un relâchement cutané prématuré des paupières. Cet élément familial influence la vitesse et l’intensité du phénomène.

 Influences environnementales et habitudes de vie

  • L’exposition prolongée aux rayons UV contribue à la dégradation des fibres de collagène et d’élastine, accélérant ainsi le relâchement cutané.
  • Le tabagisme, en altérant la circulation sanguine et l’apport en oxygène aux tissus, précipite le vieillissement de la peau, y compris celle des paupières.

Facteurs inflammatoires

Certaines affections oculaires chroniques, comme la blépharite, peuvent provoquer une inflammation récurrente qui fragilise la peau et favorise son affaissement.

Enfin, le vieillissement naturel reste le facteur principal du dermatochalasis, la peau perdant progressivement en élasticité avec le temps.

Quels sont les symptômes du dermatochalasis ?

Le dermatochalasis se traduit par plusieurs manifestations visibles et ressenties au niveau des paupières. Cette affection peut impacter à la fois l’esthétique du regard et le confort visuel.

Un excès cutané visible

L’un des premiers signes est l’accumulation de peau lâche et plissée sur les paupières, principalement supérieures, et plus rarement inférieures. Cet excédent cutané donne au regard un aspect alourdi et fatigué.

Un impact sur la vision dans les cas avancés

Lorsque l’excès de peau devient trop important, il peut réduire le champ visuel, gênant certaines tâches quotidiennes comme la conduite ou la lecture.

Une gêne oculaire et une fatigue accrue

Les paupières peuvent paraître plus lourdes, entraînant une fatigue oculaire en fin de journée, notamment lors d’activités nécessitant une concentration visuelle prolongée, comme la lecture ou l’utilisation d’écrans.

Un risque d’irritation ou d’infection

Dans certains cas, l’excès cutané peut créer des plis où l’humidité et les impuretés s’accumulent, favorisant des irritations chroniques ou des infections locales.

Un diagnostic ophtalmologique permet d’évaluer la sévérité du dermatochalasis et de proposer une prise en charge adaptée si nécessaire.

Quels examens permettent de diagnostiquer un dermatochalasis ?

Le diagnostic du dermatochalasis repose sur plusieurs étapes essentielles :

  • Examen clinique : l’ophtalmologiste évalue l’excédent cutané et son impact esthétique ou fonctionnel.
  • Tests de champ visuel : si une gêne est rapportée, des tests permettent d’identifier une éventuelle réduction du champ visuel due à l’excès de peau.
  • Photographies médicales : utilisées pour documenter et comparer l’évolution du relâchement cutané.

Un diagnostic précis est indispensable pour ne pas confondre le dermatochalasis avec un ptosis ou d’autres anomalies des paupières.

Quels sont les traitements disponibles pour le dermatochalasis ?

Le dermatochalasis peut être pris en charge par différentes méthodes selon son évolution. 

Avant d’envisager une intervention chirurgicale, il est possible d’adopter certaines habitudes permettant de ralentir son développement. Une bonne hygiène de vie joue un rôle essentiel : l’arrêt du tabac, une alimentation riche en antioxydants et une protection solaire quotidienne contribuent à préserver l’élasticité de la peau et à limiter le vieillissement cutané.

Lorsque l’excédent cutané devient plus marqué, des traitements dermatocosmétiques ou au laser peuvent être proposés pour améliorer l’aspect des paupières. Bien que ces méthodes offrent des résultats visibles, elles ne suffisent pas à corriger un relâchement important.

Dans les cas où le champ visuel est affecté ou lorsque la gêne esthétique devient trop importante, la blépharoplastie constitue la solution la plus efficace. Cette chirurgie ambulatoire permet de retirer l’excès de peau et de graisse afin d’améliorer à la fois la vision et l’apparence des paupières. Grâce à cette intervention, les patients bénéficient d’un regard plus ouvert et rajeuni, avec des effets durables.

Un bilan avec un ophtalmologiste permettra d’évaluer la gravité du dermatochalasis et de déterminer le traitement le plus adapté à chaque patient.