Lésions et tumeurs de paupières

Certaines lésions palpébrales, comme les angiomes, les nævus ou le xanthélasma, sont bénignes et principalement gênantes sur le plan esthétique. D’autres, telles que les carcinomes basocellulaires, les mélanomes ou les adénocarcinomes, peuvent avoir des conséquences plus sérieuses et nécessitent une prise en charge rapide.

Au-delà de l’apparence, ces anomalies peuvent entraîner une gêne fonctionnelle en affectant le clignement ou en provoquant une irritation. Un diagnostic précoce est essentiel pour adapter le traitement et limiter les complications.

Qu’appelle-t-on une tumeur de la paupière ?

Les tumeurs palpébrales correspondent à des proliférations anormales de cellules qui se développent à la surface ou en profondeur de la peau des paupières. On distingue deux types principaux de tumeurs : bénignes et malignes, chacune nécessitant une prise en charge adaptée.

Les tumeurs malignes de la paupière

Contrairement aux formes bénignes, les tumeurs malignes présentent un risque potentiel de propagation locale ou à distance (métastases). Leur identification rapide est essentielle, car elles peuvent entraîner des complications sérieuses si elles ne sont pas traitées rapidement. Un suivi spécialisé et des soins appropriés sont alors nécessaires.

Les tumeurs bénignes de la paupière

Les tumeurs bénignes de la paupière ne présentent pas de risque de dissémination dans l’organisme. Bien qu’elles soient généralement sans danger pour la santé, leur traitement peut être envisagé lorsqu’elles entraînent une gêne fonctionnelle, un inconfort visuel ou un préjudice esthétique. Ces lésions peuvent inclure, par exemple, les papillomes ou les kystes.

Quels sont les différents types de lésions des paupières ?

Les paupières peuvent être touchées par diverses lésions, bénignes ou malignes. En voici un aperçu, avec les plus couramment observées en pratique ophtalmologique.

Lésions bénignes des paupières

Certaines lésions, bien que non cancéreuses, peuvent nécessiter une attention médicale selon leur localisation, leur taille ou leur évolution :

  • Xanthélasmas : Dépôts de cholestérol visibles sous la peau des paupières, reconnaissables à leur couleur jaunâtre. Ils peuvent indiquer un trouble lipidique sous-jacent.
  • Papillomes : Lésions cutanées bénignes souvent liées au papillomavirus (HPV), les papillomes ont un aspect verruqueux caractéristique.
  • Angiomes : Ce sont des formations vasculaires anormales qui apparaissent sous forme de petites bosses rouges ou violettes. Ils résultent d’une prolifération des vaisseaux sanguins.
  • Nævus : Aussi appelés grains de beauté, ce sont des accumulations de cellules pigmentées. Ils sont généralement sans risque, mais toute modification d’aspect doit alerter.

Lésions malignes des paupières

Les tumeurs malignes des paupières nécessitent un diagnostic rapide et une intervention adaptée :

  • Carcinome sébacé : Tumeur rare mais potentiellement grave, souvent méconnue, qui touche surtout les seniors.
  • Carcinome basocellulaire : Tumeur cancéreuse la plus fréquente sur la paupière, en lien avec l’exposition au soleil. Son pronostic est favorable si traité à temps.
  • Carcinome épidermoïde : Plus rare que le CBC, il peut se propager plus rapidement et nécessite un suivi étroit.
  • Adénocarcinome : Cancer développé à partir des glandes des paupières, requérant une prise en charge spécialisée.
  • Mélanome : Cancer de la peau très agressif, il peut apparaître sur les paupières et nécessite une prise en charge urgente.

Quelles sont les causes des tumeurs de la paupière ?

Les tumeurs des paupières ont des origines multiples, combinant des facteurs environnementaux, génétiques et médicaux. Mieux les connaître permet de mieux les prévenir.

  • Une prédisposition génétique. Des tumeurs bénignes comme les nævus et les papillomes peuvent être influencées par des antécédents familiaux. Un suivi médical est recommandé en cas de prédisposition.
  • Les infections virales. Certains papillomes sont causés par le virus HPV, entraînant des lésions bénignes nécessitant parfois un traitement.
  • L’exposition au soleil : un facteur de risque majeur. Une exposition prolongée aux rayons UV sans protection favorise le développement de tumeurs malignes comme le carcinome basocellulaire et le carcinome épidermoïde. 
  • L’âge. Avec le vieillissement, la probabilité d’apparition de certaines tumeurs augmente, notamment pour les carcinomes sébacés et basocellulaires.
  • Des facteurs médicaux sous-jacents. Des troubles métaboliques comme l’hypercholestérolémie peuvent favoriser le xanthélasma, dépôt graisseux sur les paupières, nécessitant un suivi médical.

Quels sont les symptômes des tumeurs de la paupière ?

Les tumeurs des paupières se manifestent par divers signes qui peuvent affecter l’apparence, le confort ou la fonction de l’œil.

Apparition d’une masse

Une petite bosse, de couleur chair, rouge ou pigmentée, peut indiquer une tumeur bénigne ou maligne.

Changements cutanés

Une modification de la texture ou de la pigmentation de la paupière peut être un signe précoce d’une lésion tumorale.

Plaies persistantes et saignements

Une ulcération qui ne guérit pas ou qui saigne de manière récurrente doit être examinée rapidement.

Sensations de douleur ou d’inconfort

Bien que les tumeurs bénignes soient souvent indolores, certaines lésions peuvent provoquer une gêne.

Difficulté à ouvrir ou fermer l’œil

Une tumeur peut gêner le mouvement naturel des paupières, rendant la fermeture ou l’ouverture plus difficile.

Troubles de la vision

Si la tumeur est volumineuse, elle peut obstruer partiellement la vision et causer une sensation de flou visuel.

Quels examens permettent de diagnostiquer une tumeur de la paupière ?

Le diagnostic d’une tumeur de la paupière est réalisé par un ophtalmologiste à l’aide de plusieurs examens complémentaires.

L’examen clinique est la première étape. Le spécialiste analyse la taille, la forme, la couleur et la texture de la lésion pour repérer d’éventuels signes suspects. Si nécessaire, une biopsie est effectuée afin de prélever un échantillon de tissu. L’analyse histopathologique permet alors de déterminer si la tumeur est bénigne ou maligne.

Pour évaluer la profondeur et l’extension de la lésion, des examens d’imagerie comme l’échographie, l’IRM ou le scanner peuvent être prescrits. En cas de tumeur maligne, un bilan d’extension est nécessaire afin de vérifier si des cellules cancéreuses se sont propagées à d’autres parties du corps.

Quels sont les traitements disponibles pour les lésions des paupières ?

Le choix du traitement des lésions palpébrales dépend de leur nature, bénigne ou maligne, ainsi que de leur impact esthétique et fonctionnel.

Traitement des tumeurs bénignes

  • Surveillance : certaines lésions bénignes peuvent être simplement observées si elles ne provoquent ni gêne ni complications.
  • Ablation chirurgicale : lorsque nécessaire, la lésion est retirée par exérèse. Une reconstruction de la paupière peut être réalisée à l’aide d’une greffe ou d’un lambeau pour préserver l’aspect esthétique.

Traitement des tumeurs malignes

  • Exérèse chirurgicale complète : cette intervention est réalisée avec des marges de sécurité pour éviter les récidives. Au sein du Pôle Ophtalmologique, une chirurgie en double équipe avec un anatomopathologiste permet d’analyser la lésion en temps réel, réduisant la nécessité d’une seconde intervention et préservant un maximum de tissu sain.
  • Radiothérapie : utilisée comme traitement complémentaire lorsque la chirurgie est difficilement réalisable.
  • Chimiothérapie : rarement indiquée (sauf en cas de cancer métastatique).

Après l’ablation d’une lésion, un examen anatomopathologique est systématiquement réalisé afin de confirmer la nature de la tumeur et de s’assurer de l’élimination complète des cellules tumorales.